Le paraitre en exercice
Au cours d'une petite discussion entamée avec des amis, pour une fois, nous sommes arrivés à nous entendre sans grande difficulté sur une chose : pour évoluer en Haïti, il est juste une question de donner ou faire bonne impression.
Après avoir cerné le contexte de cette déduction, arrivé chez moi, j'ai longuement réfléchi pour me convaincre du contraire. Mais, à force de réfléchir, les exemples de mon environnement deviennent mon champs d'études afin d'argumenter cette thèse. En prenant le temps d'observer les autres nous comprenons que leur fonctionnement est toute autre chose sauf le reflet de ce qu'ils sont en réalité. Nous vivons dans une société remplie de préjugés et ils sont basés principalement sur l'apparence. Donc, le " Paraitre" constitue l'un des plus grands atouts dans notre vie quotidienne. C'est la raison pour laquelle nombreux sont ceux d'entre-nous utilisant la formule: apparence + bluff ( tromperie) = résistance. Une résistance, parfois, qu'on pourrait assimiler à un résultat constituant un atout réussite clé dans le contexte, oserait-on le dire, sociopolitique et même économique troublé auquel nous sommes confrontés.
Cette stratégie de projeter une bonne impression de soi implique des manœuvres trompeuses qui se traduisent par une volonté de bien faire. Et, maintenant, l'entreprise d'une telle stratégie dans son organisation fait que nous sombrons dans l'impossibilité de se positionner favorablement par rapport aux choix réels de la collectivité. Ainsi, nous nous imposons les moyens de perdurer dans cette formule stratégique.
À titre d'exemple, nous constatons du plus bas au plus haut niveau de l'échelle sociale, la réalité parait tout à fait la même.
Observons: l'individu s'arrange pour boire quelques bouteilles d'alcool par jour ( il ne travaille pas) faisant croire à ses paires " lap byen pase" pourtant " li pa gen yon goud nan boudal" ( pas un sou). Il y a des grands investisseurs, de grands entrepreneurs, de grands industriels avec leurs beaux costards et belles cravates, très sérieux. Pourtant leurs bénéfices, ils le font dans la contrebande, le commerce illicite... la drogue. À l'Université d'État d'Haïti, ils sont tous de grands universitaires, de grands professeurs bourrés de théories de l'Occident et ailleurs, connaissant les problèmes de l'UEH et les exposant avec des pistes de solutions dans les Colloques, les Forums, les Symposiums ... Pour attirer des admirations et suscitant des applaudissements. Pourtant, sous leurs yeux l'UEH s'éteint et ils continuent à faire bonne impression en se vantant. Ils parlent de déconcentration et même de décentralisation faisant croire que la volonté politique est là. Pourtant ils s'arrangent pour fortifier et monopoliser le pouvoir entre les mains de l'exécutif et le législatif. Après avoir compris que ce sont les gouvernements passés qui n'étaient pas à la hauteur de diriger en travaillant pour le rehaussement du pays et disant avoir cerné le véritable handicape au développement de ce pays qui sont en nombre de Cinq (5), et qu'il est le seul à détenir la solution pour les éradiquer. Pourtant ce " il" sait très bien qu'il est un élément dans l'ensemble du véritable handicape au développement du pays.
J'aimerais pouvoir continuer à exprimer un tout p'tit peu mon argumentation mais je tiens à laisser à mes détracteurs un espace pour me calomnier. Cependant, je dois avouer qu' "il ne suffit pas de parler, il faut parler juste" ( Shakespeare, Le songe d'une nuit d'été) alors s'ils disent que ce texte est une manière pour l'auteur de faire bonne impression, sachez que c'est justement parce qu'ils sont impressionnés.
Cliffton Sylvain
cliffton.syl@gmail.com
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